• Les grandes manœuvres pré-congrès ont bel et bien commencé au PS. Après Ségolène Royal qui, il y a dix jours, lançait une «consultation participative» , c'est au tour du Nouveau parti socialiste (NPS) de partir à l'offensive. Ce courant de la gauche du parti planche actuellement sur la préparation de huit grandes réunions régionales, qui se tiendront de fin avril à juin, «où seront mises en débat les options que nous défendons», explique Benoît Hamon, leader de cette sensibilité. Le député européen l'assure : «On se met en mouvement.» Un forum devrait également être lancé sur Internet, comme l'a fait l'ancienne candidate à la présidentielle, avec son site Congresutileetserein.com.

    Ségolène Royal-NPS, même méthode ? «Il y a une chose sur laquelle nous sommes d'accord avec elle : il faut défendre une offre autour de laquelle les gens s'agrégeront, poursuit Benoît Hamon. Certains rentrent dans le congrès comme dans une partie de Rubik's Cube, en envisageant toutes les contributions possibles. Nous, nous le ferons avec une offre politique. Comme elle.» Là s'arrête la ressemblance entre les deux initiatives : «Nous, nous proposons des options, pas des questions. On ne demandera pas si le capitalisme est méchant ou si l'écologie, c'est bien», résume Benoît Hamon.

    Ces «options pour une gauche moderne» , rassemblées dans un «plan détaillé», visent à «préparer la France de l'après-Sarkozy en anticipant ce que sera la situation dans quatre ans, et en préparant les moyens de revenir au pouvoir dans un contexte où les inégalités auront augmenté, où la violence sera plus forte et les instruments de régulation auront été démantelés par la politique du gouvernement». L'économiste Liêm Hoang-Ngoc et l'historien - et ancien leader de l'Unef-ID - Philippe Darriulat, planchent d'ores et déjà, entre autres, sur ces contributions.

    Autre objectif, plus arithmétique que programmatique celui-là : mobiliser afin de désenclaver et d'élargir le «périmètre» d'un courant qui, au moment du congrès du Mans de 2005, pesait près d'un quart des suffrages des militants. Mais qui, depuis, a vu partir plusieurs de ses dirigeants. Dont Arnaud Montebourg, puis Vincent Peillon, devenu depuis l'un des principaux soutiens de Ségolène Royal.


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  • par Henri Emmanuelli et Benoît Hamon

    Tirer les leçons d'une consultation électorale est un devoir primordial pour une formation politique, a fortiori pour le Parti socialiste qui a été l'acteur majeur de la victoire de la gauche dimanche 16 mars.

    La première leçon est simple. Elle se lit dans la sécheresse des résultats : la droite a subi une déroute lors de ces élections municipales. Les 58 villes de plus de 20 000 habitants conquises par la gauche traduisent l'ampleur de cette défaite. Il peut sembler banal de l'affirmer mais cela est nécessaire tant l'impudence, voire l'autisme des ministres et des dirigeants de l'UMP sur les plateaux de télévision confinait au déni de réalité. Le nombre de villes conquises donne une dimension incontestablement nationale à cette défaite.

    La seconde leçon concerne le "rôle central" que prétendait exercer le MoDem au centre de notre échiquier politique. A force de vouloir être partout à la fois, le MoDem n'a fini nulle part. La plupart du temps il est resté dans le giron de ses alliés traditionnels de droite, sans lesquels il n'aurait pas conservé le peu de municipalités dont les électrices et les électeurs lui concèdent encore la gestion. En entendant François Bayrou, au soir du premier tour, appeler en vain les électeurs palois à faire barrage aux "socialo-communistes", il nous revenait en mémoire cette définition que François Mitterrand donnait du centre dont il affirmait, non sans humour, qu'il n'était "ni de gauche ni de gauche".

    A CONTRESENS DE L'HISTOIRE

    Nous serions donc bien avisés de stopper rapidement une inutile et grotesque "danse du centre" et de laisser François Bayrou à sa stratégie électorale narcissique. Le scrutin municipal a eu cette vertu de démontrer l'absence d'efficacité électorale de l'alliance avec le MoDem, ce qui ne signifie pas qu'il faille renoncer à parler à ses électeurs. Si le MoDem décide de rejoindre le camp de la gauche et ses valeurs progressistes, il sera le bienvenu. Cette décision lui appartient, mais n'appartient qu'à lui. En attendant, nous avons mieux à faire.

    Ce que nous avons à faire, et cela sera notre troisième et dernière leçon provisoire, est de constater le glissement à gauche de notre électorat. Partout où la gauche était rassemblée, elle réalise de très bons scores. Quand elle était divisée de notre fait, alors communistes, écologistes ou extrême gauche réalisaient des scores qu'il serait absurde d'ignorer. Finalement nous sommes dans une figure classique de notre vie politique accompagnée d'une donnée nouvelle.

    La figure classique est celle de la bipolarisation entre la gauche et la droite. Une bipolarisation dont nous n'hésitons pas à affirmer qu'elle est saine pour notre démocratie, qui a besoin d'options différenciées et de confrontations d'idées et de projets.

    La nouveauté est celle d'une radicalisation d'une partie de notre électorat qui s'explique aisément par l'inquiétude croissante devant la dégradation des conditions de vie des classes populaires et, phénomène nouveau, des classes moyennes. Les socialistes risqueraient de passer à côté de l'essentiel s'ils ne tiraient pas rapidement les conséquences qui s'imposent de ce message adressé par les Françaises et les Français. Un message qui risque de s'amplifier tant les perspectives économiques mondiales sont inquiétantes. La crise de très grande ampleur que traverse le système financier international, et qui menace désormais d'entraîner l'économie mondiale dans la spirale de la récession, marque assurément la fin des illusions de la globalisation financière et de la libéralisation effrénée du commerce international.

    Alors qu'aux Etats-Unis, en Angleterre et, demain, en France et en Europe les dirigeants seront soumis à la nécessité de prendre des mesures radicales de sauvetage du système bancaire et de se tourner vers des formes nouvelles de régulation publique de l'économie, il serait paradoxal que la gauche française, en quête d'une illusoire modernité, "mue" à contresens de l'histoire.

    Nous assistons à la fin de la domination culturelle du libéralisme et du capitalisme financier. Cela constitue une opportunité sans précédent de faire avancer nos idées progressistes. C'est ce à quoi nous invitons le Parti socialiste et ce à quoi nous consacrerons notre énergie dans les semaines et les mois à venir, avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent.


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  • Retrouvez AGEM n°3 en cliquant sur ce lien.

     AGEM 3

    Bonne lecture ! 


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  • Fermeture tribunal de prud'homme.

    Les socialistes mosellans dénoncent la réforme de la carte judiciaire qui est faite sans aucune réelle concertation.

    La méthode brutale retenue par la garde des sceaux Rachida Dati est encore illustrée dimanche par son annonce de la fermeture de près d'un quart des Conseils de prud'homme avec en Moselle ceux de Sarreguemines et de Sarrebourg.

    La fédération de <st1:PersonName productid="la Moselle" w:st="on">la Moselle</st1:PersonName> du Parti Socialiste demande la suspension du plan de fermetures de tribunaux pour prendre le temps d'une véritable concertation avec les avocats, magistrats, associations de justiciables et élus locaux pour dessiner une nouvelle architecture de la justice.

    L'éloignement des tribunaux viendrait à priver de nombreux foyers modestes et les travailleurs les plus démunis de leur capacité à faire prévaloir leurs droits. C'est une atteinte inacceptable au principe d'égalité devant la justice.

    Jean-Marc Todeschini

    Premier Secrétaire de <st1:PersonName productid="la Fédération" w:st="on">la Fédération</st1:PersonName> de <st1:PersonName productid="la Moselle" w:st="on">la Moselle</st1:PersonName> du Parti Socialiste

    Sénateur de <st1:PersonName productid="la Moselle." w:st="on">la Moselle.</st1:PersonName>

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  • Par rue89 

    "Je ne peux pas être l'interprète d'une polyphonie socialiste." Partisan d'une abstention unanime, Benoît Hamon a démissionné mardi de son poste de secrétaire national du PS, quelques minutes après le choix du Bureau national du parti de voter oui au Traité de Lisbonne, tout en laissant la liberté à ceux qui le veulent de de s'y opposer ou de s'abstenir... Pour Rue89, le député européen a commenté à chaud sa décision:

    "Noniste" discret au cours de la campagne référendaire de 2005, Benoît Hamon avait ensuite été nommé secrétaire national à l'Europe au lendemain du Congrès du Mans, afin de dissiper les divisions nées au sein du parti. Il avait alors réussi à se rapprocher de la direction du PS. Au point de travailler en étroite collaboration avec François Hollande et d'apparaître comme l'un de ses possibles successeurs au poste de Premier secrétaire.

    Mais à ce même François Hollande, il vient de remettre sa démission. Chargé il y a quelques semaines de proposer une position commune au Parti socialiste, il avait tranché pour "l'abstention" avec "le maintien de la revendication du référendum". Un référendum, car c'était une promesse contenue dans la synthèse du Mans, ainsi que dans le projet présidentiel. Et une abstention, malgré les "lacunes considérables" de ce traité simplifié, pour une raison de pragmatisme:

    "La social-démocratie européenne nous disait qu'il n'y aurait pas d'autres fenêtres de tir pour négocier de meilleures avancées institutionnelles que celles qui sont proposées là."

    Le choix du oui exprimé mardi par la direction du parti le déçoit donc. Non seulement l'abstention n'a pas été votée, mais elle n'a même pas été proposée. 36 voix se sont portées sur le oui, 20 sur le non (plus deux abstentions et une non participation au vote).

    Un choix qui plus est assorti d'une alternative fréquente chez les socialistes: aucune menace de sanction ne pèsera sur ceux qui entendent tout de même voter non ou ou s'abstenir au Parlement. "Nous avons une forme de répétition du débat oui-non" de 2005, déplore le député européen.

    Autre grief, majeur: la question du référendum "qui n'a pas été discutée ce soir et qui a été renvoyée à plus tard" (une quinzaine de jours). Benoît Hamon accentue ici sa critique: "Aujourd'hui, il n'y a plus unité des socialistes." Il attendait, en vain, que le bureau national décide de mettre en oeuvre tous les moyens institutionnels possibles pour contraindre Nicolas Sarkozy à l'organisation d'un référendum.

    Pour ne pas défendre, en tant que secrétaire national à l'Europe, une position qu'il n'approuvait pas, il a démissionné, estimant que l'absence de position commune constitue pour lui "un échec personnel". Son avenir au PS? François Hollande glisse rapidement: "Benoît Hamon a fait un travail remarquable et on va lui trouver une autre occupation dans le parti."

     


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